Dimanche 17 mars 2019 : catéchèse pour adulte
Dix clés pour comprendre la spiritualité du P. Querbes, et qui peuvent nous aider à bien vivre ce temps de Carême
Aujourd’hui nous sommes devant vous le P. Léon et moi-même.Tous les deux nous sommes Clercs de saint Viateur ; une Congrégation fondée par le P. Louis Querbes, qui a été curé de Vourles pendant 37 ans. Nous sommes en train de célébrer le 225e anniversaire de sa naissance. Le P. Querbes fait partie des six lyonnais dont la cause de béatification est en cours. Prions.
Le thème de ce dimanche autrement sera donc quelques 10 points-clés de la spiritualité du P. Querbes, qui peuvent nous aider à bien vivre notre chemin vers Pâques. Nous pouvons garder, déjà, une phrase qui nous donne une idée de la spiritualité du P. Querbes :
Adoré et Aimé soit Jésus !
Sommaire
Quelques traits biographiques du P. Louis QUERBES
- Louis Querbes né le 21 août 1793 et il fut baptisé le jour même de sa naissance. Louis assistait à la catéchèse à la paroisse de St Nizier.
- Il fait la Première communion le 13 uin 1805 à l’âge de 12 ans
- Il reçoit le sacrement de la Confirmation en 1807, à l’âge de 14 ans. Le 31 octobre de 1812 il rentre au Séminaire de Saint Irénée, à Lyon. Le 20 juin de 1816 il est ordonné diacre.
- Le 17 décembre 1816 il est ordonné prêtre.
- Le 25 octobre 1822 fût nommé curé de la paroisse de Vourles. À son arrivé il trouve très peu de pratique religieuse, surtout chez les hommes, une église très délabrée, un presbytère qui ne valait pas grand-chose et les enfants sans la possibilité de recevoir l’éducation à l’école.
- Le 10 janvier 1830 : Ordonnance royale autorisant une Société formée de clercs-paroissiaux et catéchistes. Ils étaient des laïcs (et seulement des hommes ; surtout pas de femmes, à l’époque) : célibataires, mariés, certains avec des engagements religieux (les vœux) et quelques-uns des prêtres.
Aujourd’hui, à partir du Concile Vatican II, religieux et laïcs peuvent collaborer dans un programme commun, ecclésial et viatorien.
- Le P. Querbes a voulu créer des écoles avec des maîtres chrétiens pour donner aux enfants la possibilité d’aller à l’école et de recevoir une éducation chrétienne.
- Le 21 septembre 1838, il obtient l’approbation pontificale de l’Institut religieux des Clercs paroissiaux ou catéchistes de Sant Viateur.
- Le P. Louis Querbes meurt à Vourles le 1er septembre 1859 à l’âge de 66 ans ; et voici l’épitaphe sur la pierre tombale au cimetière de Vourles :
« Sous cette pierre repose, en attendant la bienheureuse résurrection, le corps de Jean Louis Joseph Marie Querbes prêtre d’un zèle, d’un désintéressement et d’une charité admirables, qui pendant 37 ans fut curé de la paroisse de Vourles et il y fonda l’Institut des Clercs de Saint-Viateur. Il mourut le 1er septembre 1859 à l’âge de 66 ans ».
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Querbes, un homme d’adoration et d’amour au Seigneur
Dans ses lettres, dans ses retraites il recommande le contact permanent avec le Seigneur.
« Par le saint exercice de la présence de Dieu et par la contemplation assidue des mystères de la vie et de la mort de Jésus-Christ…le C.S. V. animera et vivifiera sa foi ».
Il résume les exigences évangéliques autour d’une intuition centrale : « ADORE et AIME SOIT JÉSUS » (« Ora et labora »)
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Querbes, homme de foi et d’abandon à la Providence, disponible à la volonté de Dieu.
Malgré les obstacles, jamais la confiance en Dieu ne l’a pas abandonné. Au début de la fondation, les difficultés matérielles et morales s’accumulent, il ne sait pas comment payer ses dettes, nourrir une nombreuse famille… Il dit : Comptons sur la Providence. Ne vous inquiétez pas, Dieu y pourvoira. Il faut bien que Dieu nourrisse ses enfants (lettre au P. Faure, 24 juin 1836).
L’espérance évangélique lui rappelle la promesse faite aux pauvres dans les Béatitudes de Luc. « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez ».
Il écrit à un de ses frères : Je suis bien faible mais plus que jamais plein de confiance en Dieu » (DQ 196, lettre au P. Faure, 22 août 1838).
» Les difficultés n’ébranlent pas les âmes bien trempées. Elles ne font qu’augmenter leur foi. Nos propres misères nous montrent que nous n’avons à compter que sur la main de Dieu. Il nous a aidés jusqu’à présent et il ne nous manque pas ; nous savons que c ‘est son œuvre que nous faisons » (Lettre au P. Faure 10 fév. 1840).
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Querbes, un homme de la Parole de Dieu, un catéchiste.
La Bible constitue le centre de la spiritualité du P. Querbes. Elle est la source de sa prière, de sa recherche de la volonté de Dieu et de sa mission. Le P. Louis Querbes place la Parole de Dieu au centre de notre vie spirituelle.
II prêche et il le fait bien. Il fait lire la Bible à ses frères catéchistes. Dans la lecture de la Bible, précise le fondateur, Dieu nous parle et nous fournit de quoi l’entretenir dans l’oraison ( Directoire).
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Querbes : homme de l’Eucharistie et de la Liturgie.
La rencontre du Christ dans l’eucharistie accompagne le P. Querbes dans la naissance et dans la maturation de son projet. Il écrit à son évêque, Mgr de Pins : « Une idée remplit, elle l’occupe tout entier, elle le suit même à l’autel… La célébration eucharistique devient centrale pour son association. Il recommande la sainte messe, les visites au saint sacrement, le service de l’autel.
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Querbes, un homme d’obéissance et d’amour à l’Église.
L’obéissance est le moyen privilégié pour faire la volonté de Dieu. C’est la manière pratique de vivre son appartenance à l’Église comme mystère de communion.
Dans ce point de sa spiritualité, le P. Querbes a été marqué par l’influence des Jésuites, par l’esprit ignacien. Mais il ne s’agit pas d’une obéissance mécanique réductive de liberté.
Le P. Querbes cite St Ignace de Loyola : « Pour diriger les autres et les gouverner, il faut en premier lieu être un bon maître d’obéissance « « Fais tout comme si cela ne dépendait que de toi, attends tout de Dieu comme si cela ne dépendait que de lui »
Sa dernière recommandation avant de mourir : « Mes enfants reportez sur le P. Favre la même obéissance que vous aviez pour moi. Bannissez loin de vous l’esprit de parti et de systèmes. Soyez fidèles à l’obéissance.
Le P. Querbes est un modèle d’obéissance dans l’humilité. II accepte de modifier ses positions par rapport à son projet.
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Querbes, un homme d’amour ardent, désintéressé et actif.
Quand nous parlons d’amour, nous écartons d’avance tout ce qui rappelle le sentimentalisme romantique. En utilisant un mot de l’époque, le P. Querbes parle de « zèle ». Le « zèle » est la perfection de l’amour, l’ardeur de l’amour, l’amour intense et ardent.
C’est ce qu’il souhaite pour ses catéchistes dans un texte qui dessine son propre portrait : » La foi enfante le zèle : le zèle ardent qui jamais n’agit par routine ; qui ne met pas de bornes à l’obéissance, qui vole à tous les lieux où il est appelé, même à l’extrémité du monde, qui ne s’effraie d’aucun obstacle, qui n’a d’autre vue que la gloire de Dieu… qui est indifférent aux éloges et distinctions honorifiques et qui s ‘attache sans découragement et sans relâche aux travaux imposés « .
Zèle ardent : qui n’agit jamais par routine. À Vourles, le P. Querbes crée, innove, l’ardeur se transforme en action. C’est un amour toujours alerte pour répondre aux exigences de la mission.
Désintéressé : « Il avait un cœur d’or, il ne savait jamais refuser un service ni garder rancune » (Témoignage du F. Saulin, T. 19). « La charité débordait de beaucoup des limites de la communauté et de sa paroisse. On lui reprochait parfois l’excès de sa miséricorde et de sa confiance ».
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Querbes, un homme amoureux du travail bien fait.
Convaincu que le temps ne nous appartient pas, c’est pour lui un devoir de justice de travailler, de ne pas perdre le temps. Il craint les rêveurs et les indécis. « Des gens qui veulent ou qui ne veulent pas nous sont inutiles et dangereux » (DQ 342, lettre au P. Faure 13 mai 1841). « On se perd dans le vague, quand on se livre à tant de pensées, mieux vaut agir. L’oraison même devient facilement illusion, quand elle n’aboutit pas chaque jour à ce qu’il y a de plus pratique dans notre conduite » (lettre au F Archirel, 4 mai 1847).
« Ne vous amusez pas tant à vous contempler vous-mêmes (…) D’abord on perd un temps précieux qui serait bien mieux employé à agir… pendant que nous disons beaucoup, le temps passe et nous n ‘agissons pas. Promettons beaucoup moins et faisons davantage » (lettre au P. Faure, 13 mai, 1847).
Pour le P. Querbes, la principale mortification à opposer aux tentations, c’est le travail assidu et sérieux ».
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Querbes, un ami des enfants et des jeunes.
Il choisit pour ses catéchistes la devise très pastorale : Laissez venir à moi les petits enfants. C’est une manifestation de son amour actif et de son zèle apostolique.
Au temps du P. Querbes, l’enfance est à l’abandon dans les campagnes de France. L’empire de Napoléon s’était désintéressé à l’enseignement primaire au profit du secondaire. Ce sera le chantier propre du P. Querbes. Il veut que son association se consacre surtout aux enfants les plus pauvres. Pour le P. Querbes, les enfants à qui on apportait l’éducation religieuse et les rudiments du savoir permettaient de ramener les campagnes dans la communauté ecclésiale. C’était le moment d’aller jusqu’aux paroisses les plus reculées.
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Querbes, un fils de Marie.
Ses parents ont tenu à le placer sous la protection de la Vierge Marie, en intégrant le nom de Marie dans ses prénoms. : Jean-Louis-Joseph-Marie Querbes.
À la fin de la retraite préparatoire à son ordination en juillet 1817, il consigne par écrit : « Je ferai tous les jours une visite à la Sainte Vierge » [juillet 1817]. Coin de prière marial.
Le chapelet qu’il donne à ses religieux sera le signe de sa dévotion mariale. Au moment de laisser partir ses Fils au Canada, il les confie à Notre-Dame de Fourvière.
Quand il est nommé Curé de Vourles, le premier groupe qu’il met sur pied, c’est un groupe de femmes pour la prière du chapelet. Ensuite sera un groupe d’hommes pour l’adoration au Saint Sacrement.
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Querbes, un ami des pauvres.
C’est point essentiel revient plusieurs fois dans ces écrits et d’abord dans les Statuts (no 4) « Quelle que soit la mission du Catéchiste (…) il ne doit négliger aucune occasion d’évangéliser Jésus Christ, surtout aux pauvres » Querbes envoie ses Catéchistes dans les campagnes reculées.
Père Javier