Homélie de la Vigile Pascale

« ALLEZ EN GALILÉE, C’EST LA QUE VOUS LE VERREZ »

Marc 16, 1-7 : Veillée Pascale – Année B

Baptême d’adultes: Fabrice et Cherryl

Les évangélistes ne nous ont pas décrit la Résurrection. Personne n’a vu Jésus sortir de façon spectaculaire du tombeau. La victoire du Christ n’est pas tant dans la résurrection que dans la mort sur la croix, car il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Si la sortie du tombeau avait été décrite, elle serait une revanche pour celui qui a été crucifié et pour les témoins de sa passion. Ainsi Jésus aurait peut-être vaincu, mais pas convaincu.

Croire à la résurrection de Jésus demande une conviction, et cela n’a pas été simple pour les premières communautés.

Le récit évangélique que nous venons d’écouter, revêt une importance exceptionnelle. Non seulement est annoncée la grande nouvelle : que le crucifié a été ressuscité par Dieu, mais en plus, on nous indique le chemin que nous devons parcourir pour le voir et pour le rencontrer.

Marc parle de trois femmes admirables qui ne peuvent pas oublier Jésus. Il s’agit de Marie Madeleine, Marie, celle de Jacques, et Salomé. Un projet absurde qui ne peut naître que de leur amour passionné, s’est éveillé dans leurs cœurs : « acheter des aromates pour aller au sépulcre embaumer son cadavre ».

Ce qui les surprend en arrivant au sépulcre, c’est de constater qu’il est ouvert. Quand elles se rapprochent davantage, elles voient « un jeune habillé en blanc » qui les tranquillise de leur frayeur et leur annonce quelque chose qu’elles n’auraient jamais soupçonné. « Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié ?». C’est une erreur que de le chercher parmi les morts. « Il n’est pas ici ». Jésus n’est pas un défunt de plus. Ce n’est pas le moment de le pleurer ni de lui rendre des hommages. « Il est ressuscité ». Il est vivant pour toujours. On ne pourra jamais le trouver dans le monde de ce qui est mort, de ce qui est périmé, de ce qui est fini.

Mais, s’il n’est pas dans le sépulcre, où peut-on le voir ? Où pouvons-nous le rencontrer ? Le jeune-homme rappelle aux femmes quelque chose que Jésus leur avait déjà dit : « Il vous précède en Galilée. C’est là que vous le verrez ». Pour « voir » le ressuscité il faut donc revenir en Galilée. Pourquoi ? Pour quoi faire ?

On ne peut pas « voir » le ressuscité sans faire son propre parcours. Cherryl et Fabrice, vous l’avez fait. Vous avez expérimenté sa présence pleinement vivante au milieu de vous. Il faut faire l’expérience de cette même vie qui a conduit Jésus à la crucifixion et à la résurrection. S’il n’en est pas ainsi, la « Résurrection » sera pour nous une sublime doctrine, un dogme sacré, mais pas une expérience de Jésus vivant en nous. La Galilée a été le cadre principal de son action. C’est là que ses disciples l’ont vu guérir, pardonner, libérer, accueillir, éveiller chez tout le monde un nouvel espoir.

Maintenant vous, Cherryl et Fabrice, ses disciples, vous devez faire de même. Vous n’êtes pas seuls. Le ressuscité chemine devant vous. Et nous tous, nous le verrons dans la mesure où nous emprunterons ses pas. Le plus décisif pour expérimenter le « ressuscité », c’est suivre Jésus fidèlement.

Je termine avec des mots du Pape François : « En ces jours, donnons de l’espace aux attitudes et aux gestes qui favorisent la paix et la joie. »

Père Javier