Homélie du 2° Dimanche de Carême

Marc 9,2-10 – LIBÉRER LA FORCE DE L’ÉVANGILE2° Dimanche de Carême – B

La Transfiguration est un avant-goût de la gloire, pour éclairer les disciples sur la signification de ce moment d’intimité.
Jésus avait annoncé aux disciples l’imminence de sa passion, mais en les voyant tellement perturbés par cette fin tragique, il leur explique par des actes et des paroles ce que sera la fin de ses jours : des jours de passion, de mort, mais qui se concluront par sa résurrection.

Ce récit de la “transfiguration de Jésus” a été depuis le début, très populaire parmi ses disciples. Ce n’est pas un épisode de plus. La scène, avec diverses ressources à caractère symbolique, est grandiose. Les évangélistes présentent Jésus, le visage resplendissant, tandis qu’il parle avec Moïse et Elie, pour nous dire qu’il est venu accomplir l’Ancien Testament : la Loi (Moïse) et les Prophètes (Elie).
Les trois disciples qui l’ont accompagné jusqu’au sommet de la montagne sont bouleversés. Ils ne savent pas que penser de tout cela. Le mystère qui enveloppe Jésus est trop grand. Marc nous dit qu’ils étaient effrayés.
La scène prend fin d’une façon étrange : « Il y eut un nuage qui les couvrit et du nuage une voix se fit entendre : Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-le’’. C’est en écoutant son appel que le mouvement de Jésus est né. Sa Parole, recueillie plus tard dans quatre récits, engendra progressivement de nouveaux disciples. L’Église vit de l’écoute de la Parole de Dieu.

Ce message de Jésus se heurte aujourd’hui à beaucoup d’obstacles pour pouvoir atteindre les hommes et les femmes de notre temps. Beaucoup d’entre eux, en abandonnant la pratique religieuse, ont cessé pour toujours de l’écouter. Ils n’entendront plus parler de Jésus si ce n’est par hasard, par exemple à l’occasion des funérailles, du baptême ou d’une 1ère Communion.
Aujourd’hui, dans notre société, son message risque de se perdre parmi d’autres pratiques, coutumes et doctrines. La force libératrice de son Évangile reste parfois bloquée par des langages et des commentaires étrangers à son esprit.
Cependant, une chose positive que l’Église peut offrir aujourd’hui à la société moderne, c’est la Bonne Nouvelle proclamée par Jésus et son projet humanisant du Royaume de Dieu. Il faut faire en sorte qu’elle coule limpide, vivante et abondante à travers nos communautés et nos différents groupes de réflexion et partage. Et qu’elle atteigne nos foyers, qu’elle puisse être connue de ceux et celles qui cherchent un sens nouveau à leur vie et qu’elle puisse être entendue par ceux qui vivent sans espérance.

Nous devons apprendre à lire ensemble l’Évangile (rencontres de Carême) ; à nous familiariser avec les récits évangéliques ; à nous mettre en contact direct et immédiat avec la Bonne Nouvelle de Jésus. C’est en cela que nous devons dépenser nos énergies. C’est à partir de là que commencera le renouveau dont l’Église a besoin aujourd’hui.
Lorsque l’institution ecclésiastique perd le pouvoir d’attraction qu’elle a eu durant des siècles, il nous faut découvrir l’attraction que Jésus, le Fils bien aimé de Dieu, exerce sur ceux qui cherchent la vérité et la vie. Une écoute attentive de la Parole de Dieu doit nous pousser à mettre plus fidèlement la Bonne Nouvelle de Jésus au cœur du christianisme.

Père Javier