Homélie de la Sainte Famille de Jésus, 27 décembre

(Lectures : Samuel 1, 20-22.24-28 ; Psaume 83 ; 1 Jean 3, 1-2.21-24 ; Luc 2, 41-52)

Après avoir célébré la naissance de Dieu parmi les hommes, nos regards se portent aujourd’hui sur la famille de Jésus, la Sainte Famille de Nazareth. Contempler la Sainte Famille c’est se laisser interroger sur la foi que nous avons en l’autre qui seule nous rendra capable de nous aimer. « Voici son commandement : mettre notre foi dans le nom de son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé » (2ème lecture). Bien souvent nous enfermons l’autre dans ce que nous croyons savoir de lui. Nos familles avanceront sur le chemin de sainteté en étant attentives à la foi que chacun de ses membres met en l’autre : les conjoints entre eux, les parents envers leurs enfants et réciproquement, et plus largement dans tout type de relations.

Comment avoir foi en l’autre ? En faisant nôtre cette attitude d’Anne telle qu’elle est décrite dans la première lecture. Anne n’avait pas pu avoir d’enfant. Dans sa vieillesse elle monte au temple de Silo pour que Dieu l’exauce. Sa foi en Dieu est totale. « Si notre cœur ne nous accuse pas, nous avons de l’assurance devant Dieu. Quoi que nous demandions à Dieu, nous le recevons de lui… » (2ème lecture). Dans une attitude de confiance absolue, elle ne s’approprie pas son fils tant désiré, mais elle monte avec lui au temple pour qu’il y reste pour toujours. Elle a alors cette phrase admirable : « Le Seigneur me l’a donné en réponse à ma demande. À mon tour je le donne au Seigneur pour qu’il en dispose » (1ère lecture). Voilà ce qu’est la foi en l’autre : l’accueillir comme donné par Dieu et l’offrir au Seigneur en réponse.

À n’en pas douter, si dans nos cellules familiales le mari accueille sa femme comme donnée par Dieu et réciproquement la femme envers son mari, si les parents accueillent leurs enfants comme donnés par Dieu et réciproquement les enfants envers leurs parents, chacun portant l’autre dans sa prière au Seigneur, les relations familiales s’en trouveraient profondément transformées et rayonneraient peu à peu la sainteté de Dieu. Mais cela suppose de notre part que nous nous mettions à l’école de Marie, relisant les événements des vies de nos familles et les gardant dans notre cœur. Et alors, peu à peu, nos familles humaines deviendront à leur tour des Saintes Familles.

Père Bruno